Un média utilisable en asynchrone
L’oralité a naturellement toujours été valorisée en classe. L’introduction du numérique éducatif en classe l’encourage davantage. Les professeurs de langues vivantes ont, depuis longtemps, recours à des documents sonores comme moyen de transmission de connaissances et de maîtrise de l’oral. Le podcast étant consultable partout, le monde de l’éducation peut également l’employer dans la pédagogie asynchrone, qui se généralise. Dans un
document incitant à la pratique de la baladodiffusion, le ministère de l’Éducation explique que ce service numérique peut s’adresser à «
tous les enseignants qui souhaitent utiliser les nombreuses ressources numériques interactives aujourd’hui disponibles, ceux qui recherchent l’amélioration des compétences orales des élèves ou encore les enseignants de langues vivantes qui souhaitent accroître le temps d’exposition à la langue ou enregistrer simplement les élèves et évaluer leurs compétences orales ».
Stimuler la curiosité des élèves
Le podcast peut être un bon support pédagogique pour sensibiliser des élèves à des thématiques sociétales. La start-up
Tootak, qui propose des catalogues de podcasts scénarisés pour la formation professionnelle, ambitionne de s’adresser au monde de l’éducation. Une volonté portée par le succès du programme qu’elle a élaboré avec le Crous, consistant à sensibiliser au harcèlement au travail via des contenus audio scénarisés. «
Notre projet pour l’éducation consiste à transmettre des savoirs par la voix selon un parti pris pédagogique : la fiction », explique
Pierre Denis, son fondateur. Selon lui, créer des fictions, par exemple sous la forme d’épisodes audio faisant intervenir des acteurs, permet de livrer des enseignements tirés de situations réelles. «
Qu’il soit enfant ou adulte, l’élève se crée sa propre image mentale et, en se projetant dans une situation, il stimule sa curiosité, son imagination et sa capacité à retenir l’information et à en tirer des leçons de vie », souligne-t-il.
Centrer l’attention sur un seul stimulus
L’enseignant peut tirer profit de ce moyen de transmission pour deux raisons fondamentales : « La voix est la manière la plus personnelle à l’homme de transmettre un savoir », assure Pierre Denis. Et puisqu’il n’est pas distrait par des images, l’élève centre son attention sur le contenu narratif audio, contrairement à ce qui se passe lorsque d’autres moyens audiovisuels sont mobilisés. En effet, lorsqu’on écoute un podcast tout en n’étant pas soumis à un autre stimulus, « on se rend compte que tous les mots ont une importance ». Dans le monde de l’éducation, « nous constatons que la voix devient un outil populaire car il existe un fort besoin de renouveler les pratiques pédagogiques », constate-t-il.
Susciter des débats en classe
Le podcast peut également être utilisé comme un complément de programmes éducatifs pour les étudiants du supérieur, notamment en histoire ou en sciences politiques. « Les podcasts permettent de creuser des aspects de cours et constituent un outil de révision des connaissances plus stimulant que d’autres, comme les annales », souligne-t-il. Par ailleurs, la conception de podcasts au sein desquels plusieurs intervenants débattent, peut avoir inviter les étudiants à cultiver leur esprit critique. Ces derniers peuvent également préparer puis diffuser en classe des enregistrements de débats qu’ils auront eux-mêmes tenus avec des pairs dans le but de faire réagir, en présentiel, la classe. Dans cette optique, le recours au podcast s’inscrirait dans une méthodologie d’animation des cours suscitant les réactions et favorisant les débats en classe.