Les besoins d’une digitalisation de l’école se font ressentir plus fortement depuis la crise COVID-19 !
À l'époque de l’annonce de la fermeture des écoles, tout le secteur de l’éducation, tout niveau confondu, n’a eu qu’un week-end pour se préparer à assurer la continuité pédagogique au moyen des outils numériques existant.
C’était le premier vrai grand test à ciel ouvert de l’école digitale et de l’efficacité des outils numérique. Et chacun des parents - professeur.e.s - élèves, ont fait de leur mieux pour suivre et perdre le moins possible dans les matières engagées juste avant le confinement.
Car une fois le constat établi, il s’agissait bien de cela ! Ne pas décrocher et limiter la casse..!
D’abord coté parents et élèves…
Selon une récente statistique UNESCO et ministérielle, de 5 à 10 % des élèves recensés en France auraient disparu des radars, idem pour la Belgique.
En cause, des difficultés de compréhension des outils ; certains parents ne comprenant pas le fonctionnement des outils en lignes, à ajouter à cela les difficultés à suivre le travail scolaire en temps "normal".
De même pour des élèves, moins bien familier avec un outil nécessitant certaines manipulations en ligne et moins intuitif qu’une application comme TikTok ou Snapchat. (je reviendrai plus bas sur ce point.)
Coté professeurs, même si dans l'ensemble, les enseignants ont fait preuve d'une bonne adaptation, il a été relevé des problèmes d’accès à internet; ces outils nécessitent à minima une connexion internet potable et donc une connexion qui tienne le coup lorsque plusieurs personnes sont dessus. Et qui peut ne pas être une connexion efficace suivant la position géographique…
Évidemment le coût d’une bonne connexion et aussi une problématique suivant les tarifs plus ou moins élevés pour avoir un débit suffisant.
Et bien souvent des problèmes d’outils. Beaucoup de famille ne disposant pas du matériel nécessaire à l’utilisation des applications numérique, tel qu’un ordinateur, une tablette, etc.
Et si ces familles disposent de matériel, il est bien souvent obsolète et ne supporte pas les dernières configurations système nécessaire à la bonne utilisation de ces outils.
La tâche n’était pas si simple, mais dans l’ensemble, une majorité de familles et de professeur.e.s n’ont pas trop mal géré la transition et ont passé ce cap.
Il est maintenant temps de se mettre au travail pour une vraie transition du secteur. Car un tournant sans précédent a été engagé dans la digitalisation de l'école.
Mais pour cela, il faudra plus qu'un champ texte dans une application pour remplacer un cahier et un stylo.
Donc, que devra être un outil à la hauteur de cette digitalisation ?
Un outil à la hauteur sera, pour commencer, un outil adopté largement par les professeurs. Mais surtout par les élèves eux-mêmes.. !
Ce concept d'adoption par les étudiants ne doit pas être pris à la légère et devra pour ce faire, rassembler certaines qualités UX.
Car la concurrence est rude.. ! Mais pas là où on le pense. Car il y a encore pas mal de place dans le domaine de la EdTech.
L'exemple chez Coca-Cola:
Un responsable stratégie de chez Coca-Cola, avait expliqué très clairement lors d'une conférence que leurs concurrents ne sont pas les autres marques de soda, ni même l’eau… Mais le bonheur et la joie !
Cette stratégie démontre bien le positionnement de la marque et l'angle "d'attaque" pour être en première ligne sur le créneau.
Dans la même stratégie, les concurrents des edtechs ne sont pas les autres plateformes purement edtechs... Mais celles où les étudiants (...et pas que) sont le plus susceptibles d'avoir leur attention captée. Et celles où ils vont d'eux mêmes donner de leur temps.
Il va donc falloir persuader les étudiants qu'utiliser une app scolaire peut être aussi cool qu'utiliser... TikTok, Snapchat, Insta, etc... Pas facile, hein.. !
Beaucoup ont parlé de la fameuse génération Z comme de la génération digitale native. Personnellement, je ne le pense pas. Et je crois même qu'il va falloir attendre une autre génération seulement à venir.
J'ai des ados à la maison, tout comme une large partie de mon entourage. Et le constat de la génération d'ados actuelle est que s'ils sont doués pour utiliser TiKTok and co... Ils sont beaucoup moins à l'aise avec une entière utilisation d’internet:
* Le réflexe instinctif d'une recherche sur internet ( le fameux "Google est ton ami.") n'est pas complètement acquis.
* L’hygiène numérique manque cruellement, en terme de protection de ses données, de diffusion de contenus, de vie privée,...
* La compréhension du fonctionnement des outils informatiques, des applications et logiciels utilisés est loin d'être atteinte
Un des premiers paramètres est de créer un outil qui suscitera l'attractivité.
Un second paramètre, est d'assurer l'aspect intuitif de l'outil pour ne pas perdre l'utilisateur dans de multiples manipulations à la connexion, au téléchargement de documents et à la remise de ceux-ci ou à la complétion d'exercices en ligne.
Il s'agit de faciliter l'accès à l'outil et d'en simplifier l'utilisation.
Les parents, aussi, doivent pouvoir comprendre l'utilisation de l'application et avoir un accès aux travaux. Ils ont été nombreux durant la période de travail à distance de leurs enfants, à ne pas comprendre l'outil ou ne pas avoir eu de retour des travaux effectués.
Un accès facile et intuitif doit être une priorité sur ces outils.
Un troisième paramètre est l'importance de l'IA intégrée à un outil scolaire.
L'IA peut jouer tout son rôle dans ce cas d'utilisation et devenir un assistant du professeur, un soutien à l'élève et un atout fort de l'école numérique.
Si cela semble une évidence, le challenge est plutôt de savoir à quel endroit l'utiliser et pour quel type de tâches précisément.
Une IA appliquée dans un outil éducatif devra permettre de prévenir un décrochage, permettre une remise à niveau dans une matière ou un exercice, automatiser certaines tâches de l'enseignant.e.
Ou comment faire une école augmentée par l'IA.
Rien d’exhaustif, dans le constat et les propositions ci-dessus, il s'agit essentiellement de la vision d'un outil utile et idéal.
Les objectifs peuvent toujours être bougés pour se focaliser sur un autre point sensible qui aurait été relevé.
La bataille de "l'intelligence" se joue aussi dans les salles de cours, des écoles, à travers le monde.
Et à lire les dernières études sur le sujet de l’école numérique, l’Europe ne dispose pas d’avance significative. Pourtant, nous ne manquant pas de ressources…
Et la dernière étude PISA ne donne guerre plus d’avance à la Belgique et le reste de l'Europe…
En tout cas, en Europe, il est urgent de proposer nos outils et d'investir fortement le terrain de la EdTech. Car chaque semaine de perdue laisse la place aux acteurs américains et asiatique. L'Inde se place troisièmes dans les investissements EdTech !
Les données de nos écoles doivent pouvoir être stockées en Europe, les outils doivent être développés par des entreprises auropéennes, pour le marché européen et ne pas non plus se priver d’une vision mondiale.
Nous pouvons protéger notre souveraineté numérique dans ce secteur.
Tout sera une question de volonté et de courage.. !
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